Financer son master, débuter sa carrière professionnelle ou se familiariser avec le monde du travail : les motivations pour obtenir un contrat d’alternance sont multiples.

L’alternance – sous forme d’un contrat de travail avec une entreprise en échange d’un nombre d’heures de travail prédéterminée – est instantanément affectée par l’état général de l’économie. Si nous nous remémorons ce qui s’est passé il y a à peine une décennie, la crise financière de 2008 a eu un impact dramatique sur l’économie mondiale, et les écoles de commerce avaient signalé une baisse significative du nombre de contrats d’alternance en 2009.

 

Alors que leurs recherches d’entreprises d’accueil s’éternisent et se compliquent, beaucoup d’étudiants commencent à douter fortement de leurs chances de pouvoir signer un contrat d’alternance. Les écoles de commerces ne sont pas en meilleure position, celles qui ont misé sur le recrutement d’alternants se retrouvent avec plusieurs chaises vides pour la rentrée 2020. Dans cet article nous allons explorer les incertitudes qui subsistent des deux côtés du spectre, et étudier comment les trois protagonistes (l’étudiant, l’école et l’entreprise) peuvent travailler ensemble pour réussir la sortie de crise.

 

  1. L’étudiant et l’alternance

Les jeunes qui espéraient commencer une alternance en 2020 ont été directement affectés par la pandémie du Covid-19, car les offres et les postes vacants se sont sensiblement réduits. Avec la fermeture des frontières, les étudiants qui avaient signé des contrats d’alternance à l’étranger vont également devoir renoncer à leurs projets à l’international. En conséquence, près de 40% des étudiants craignent désormais de ne pas pouvoir trouver une alternance pour la rentrée prochaine d’après une enquête menée par le Guardian.

 

Cette baisse laisse toute une génération dans un flou total quant à la continuité de leurs projets académique et de leur insertion dans le monde du travail.

Les entreprises qui emploient déjà des alternants et des stagiaires ont également été parfois obligées de les licencier en raison des fermetures dues aux restrictions imposées par le virus Covid-19.

 

Les projections des économistes suggèrent qu’il y’aura certainement une récession globale à la sortie de la crise, mais restent optimiste sur la possibilité que les entreprises redémarrent au plus vite, et donc s’efforcent de trouver des talents qualifiés dans l’année qui suivra.

 

Nick Hillman, directeur du Higher Education Policy Institute, déclare que même si la plupart des entreprises subiront l’impact économique, il y aura quelques grands gagnants et quelques perdants selon le secteur d’activité : “Même dans cette crise, certains employeurs sont en plein essor. Les entreprises technologiques, le secteur alimentaire et les entreprises de logistique sont plus actives que jamais”, dit-il. “Vous n’aurez peut-être pas l’emploi que vous espériez, mais vous pouvez trouver un emploi”.

Même si tous les indicateurs économiques pointent vers un marché de travail figé, les sites web de recrutements continuent d’afficher des offres d’alternances. Nous en avons collecté quelques chiffres pour vous.

Les étudiants doivent comprendre qu’il est important de rester motivé malgré le pessimisme ambiant actuel, il leur faut se préparer au rebond. Cette période de confinement est importante pour acquérir de nouvelles compétences, garder son CV à jour, et multiplier les candidatures.

 

Plusieurs start-up de la FRENCH TECH ont surfé sur la vague du COVID-19, et sont donc en pleine expansion. Plusieurs applications qu’on utilisait rarement avant sont maintenant des outils incontournable pour trouver une alternance : La Bonne Boite et La Bonne Alternance sont deux applications qui vous permettent de reconnaitre les entreprises qui recrutent.

Ce qui est sûr c’est que si la bonne opportunité se présente… Vous avez intérêt à être prêt !

 

  1. L’école et l’alternance

 

La crise sanitaire actuelle n’a pas seulement réduit les chances de trouver une alternance pour les étudiants, le taux de recrutement des étudiants en écoles de commerce va subir le même sort. L’incapacité des entreprises à honorer leurs engagements envers les alternants va entrainer une série de drop-outs de dernière minute faute de moyens pour financer ses études. Les écoles de commerce qui ont misées dans leur stratégie de recrutement sur un nombre important d’alternants vont devoir revoir leur stratégie et aller chercher les candidatures ailleurs.

Le nombre de jeunes inscrits en alternance a atteint un record en 2019 (458.000 jeunes), le nombre de contrats d’alternance signé a ainsi progressé de 8,4% par rapport à l’année 2018. Cela impliquait forcément pour les écoles de commerce une prévision du nombre d’alternances encore plus important pour l’année 2020. Avec la crise que nous traversons, les prévisions économiques pointent désormais vers un futur différent.

 

sante

 

Tout n’est pourtant pas perdu d’avance… Cependant, il est important de gérer au mieux les attentes de chacun, et d’appliquer un optimisme prudent. Une enquête menée par GoldenBees, cabinet spécialisé en recrutement programmatique, indique que la diffusion des offres d’alternances est concentrée entre mai et juillet (50%) et principalement en Ile-de-France (33% des offres).

 

recrutement

 

L’apprentissage sous sa forme classique n’a pour le moment plus lieu d’être. Cette crise sanitaire constitue un cas de force majeure qui va peut-être pousser les écoles et les entreprises à trouver de nouveaux compromis ou de renégocier les termes de l’alternance, au moins sur le court terme. Les écoles de commerce ont fait preuve d’une agilité sans précédents pendant cette crise ; même les plus conservatrices ont dû mettre en place des plateformes digitales en quelques semaines seulement. Peut-être qu’il est temps de moderniser l’alternance pour en faire un Win-Win pour tout le monde.

Fortement liées à l’état de l’économie mondiale, les prévisions sont difficiles à établir pour l’année en cours. Certaines industries seront plus affectées que d’autres. Parmi les secteurs les plus touchés, se trouvent sans grande surprise l’industrie automobile, la communication, et même les métiers de la vente. Les banques et l’assurance, grands pourvoyeurs d’emploi en ce moment, ont en revanche maintenu leur taux d’embauche en alternance. De même pour les métiers de gestion et de ressources humaines. Cependant, le nombre de contrats signés va connaitre une baisse, d’où l’importance de se démarquer.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *